Il y a des endroits dans le monde, des cafés, des boutiques ou autres, dont l’âme est particulière et qui, bien plus qu’un simple business, offre un rêve, une atmosphère, une inspiration sans pareil. Ces endroits, nous les chérissons… Ce sont des adresses qu’on visite lorsqu’on a envie de réchauffer son coeur ou de se sentir à la maison.
Tumbleweed & Dandelion est de ces boutiques magiques dont l’histoire insolite est une source d’inspiration…
C’est à Los Angeles que j’ai eu la joie de rencontrer, au coin du feu, Lizabeth K. McGraw -dite Lizzie- la créatrice de l’enseigne, (au centre dans l’image ci-dessous) pour me raconter l’incroyable histoire de sa boutique.

Un shop qui détonne

Vue depuis le fameux boulevard d’Abbot Kinney, dans le quartier de Venice à Los Angeles, Tumbleweed & Dandelion est une jolie maison, de style cottage traditionnel américain, qui étonne et détonne dans son paysage fait de voisines au look de boutiques modernes logées dans des petits immeubles design loin du style de cette maison -grand mère du quartier-.
Survivante, la baraque héberge en ses murs la formidable boutique de décoration dont cet article est l’objet. Elle est également le témoin de l’évolution d’un quartier qui, en 20 ans, est passé d’une zone malfamée à l’un des coins les plus hype de la ville. C’est pourtant durant les années non glorieuses de la rue qu’une jeune femme prénommée Lizabeth arrive ici et écrit les premières lignes de la drôle d’aventure de Tumbleweed & Dandelion.

Nous sommes en 1997. Lizzie vient de quitter New York pour emménager à Los Angeles. Elle a peu d’argent, n’est pas vraiment sûre de sa voie mais est créative et débrouillarde. Rapidement, elle trouve un emploi dans un cabinet de décoration. Ici, elle récupère, de sa propre initiative, des meubles dans la rue, les repeints, les rénove et les revends. Un jour, consciente du talent de la jeune femme, une de ses collègues lui propose d’ouvrir un shop avec elle. L’idée n’enthousiasme pas particulièrement Lizzie qui fini tout de même par accepter à la condition que le futur magasin se trouve près de la plage. Les deux jeunes femmes débarquent alors à Abbot Kinney tandis que la rue n’a pas grand chose d’attirant. Réputée dangereuse, elle n’offre rien à part un restaurant barbecue à 2 numéros en dessous du fameux cottage. Les loyers peu chers et la proximité avec la plage les décident: les filles ouvrent leur boutique dans cette maison et démarrent leur activité de rénovation et de vente de meubles.

Seulement à Hollywood

Très tôt, l’histoire du shop prend une tournure dont seul Hollywood est capable d’écrire le scénario. « J’ai commencé ce shop sans argent et allez savoir pourquoi, l’une de mes premières clientes a été Julia Roberts! Elle a eu un coup de coeur sur la boutique et a acheté une grosse partie de ce que nous vendions! Grâce à elle, nous avons pu grandir rapidement et gagner en confiance. » Mais le rêve est de courte durée. Un an après le lancement de la boutique et alors que les affaires marchent bien, l’associée de Lizzie dépense en douce tout l’argent du shop en meubles pour sa propre maison et en achat de cartes téléphoniques pour appeler à l’étranger (les portables n’existent alors pas encore). Lizzie découvre des factures de 20 000 dollars de cartes téléphoniques. Elle se sépare de son associée et s’attelle à rembourser les dettes au nom de la boutique. « J’ai emprunté de l’argent à mon père, j’ai continué à travailler plus dur que jamais pour payer les dettes. C’est quand j’ai terminé de rembourser que j’ai eu le déclic. Je voulais absolument continuer de travailler pour cette boutique alors que plus rien ne m’y obligeait. » Démarre alors une lente progression construite uniquement par le bouche à oreille.

A bout de souffle

Mais à force de travailler comme une acharnée, Lizzie se fatigue. Prête à laisser tomber, la vie lui offre un signe inattendu qui lui redonne espoir. « C’était un jour de 1998, je crois… J’étais exténuée. Cela faisait plus d’un an que je travaillais tous les jours, 7 jours sur 7, sans relâche. Un soir, à minuit, alors que j’avais terminé de travailler dans la maison d’un client, je suis allé dans une épicerie, désespérée de ne pas savoir si j’allais vraiment pouvoir continuer tant j’étais fatiguée de travailler autant. J’ai vu un magazine. Je l’ai ouvert, et là, -surprise!- j’y ai découvert des images d’une maison avec ma décoration et des meubles que j’avais fait. Alors certes, je n’étais pas créditée, mais je me rappelle avoir pensé que ce n’était pas grave. Je savais que c’était moi qui avait fait ça. Le simple fait d’apparaître dans ce grand magazine venait de me donner la force et la raison de continuer. »
Lizzie repart motivée et enchaîne les contrats et les clients durant plusieurs mois. Hélas et malgré sa bonne volonté, elle tire toujours le diable par la queue. Un troisième signe de la vie, un coup de « chance », arrive alors et ne la fera plus jamais douter. « Il y avait ce journal qui faisait rêver ma mère: Victoria Magazine. Une parution très populaire dans laquelle tout le monde voulait voir son travail apparaître. A cette époque, c’était grâce à la presse que nous pouvions être reconnus. Aujourd’hui, c’est différent avec les réseaux sociaux, mais à ce moment, la presse était l’influence centrale. Je rêvais secrètement d’y paraître un jour pour rendre heureuse et fière ma mère qui aimait tellement ce magazine! Un vendredi à 20h, j’étais avec Katie, l’une de mes employées au shop. Nous prenions un verre de vin à la fin de notre journée de travail. Alors que nous discutions, je lui ai révélé ce rêve secret. Au moment où je lui ai dit ça, une femme s’est approché de nous et nous a demandé qui était le designer du lit en exposition.  J’ai répondu que j’en étais la créatrice. Elle m’a alors dit qu’elle voulait exactement le même mais dans une autre taille. J’ai acquiescé et lui ai dit que je pouvais le faire pour elle. La femme m’a alors regardé droit dans les yeux et m’a dit: « Mon nom est J.Taylor et je travaille pour Victoria Magazine. » (Lizzie marque une pause) « Voilà. Tu vois, c’est avec ce genre de coup de pouce du destin que tu te dis que c’est ok, que quoi qu’il arrive, tu seras capable de gérer les prochaines difficultés et que tu es exactement là ou tu dois être… »

Une identité particulière

Depuis, Tumbleweed & Dandelion n’a cessé de croître et de se développer, tout en profitant également de l’évolution et de la notoriété d’Abbot Kinney qui, petit à petit, s’est imposé comme un quartier incontournable de Los Angeles. Avec ses avantages: la sécurité, une grande visibilité et une affluence de clients potentiels, mais aussi avec ses inconvénients: les prix des loyers de plus en plus hauts, devenus aujourd’hui hors de contrôle, obligeant Lizzie et son équipe à se battre pour conserver leur place et la maison abritant la boutique. « J’ai essayé maintes fois d’acheter cette maison depuis toutes ces années, mais ils n’ont jamais accepté. Je la loue depuis 22 ans. Le loyer était raisonnable pendant longtemps mais maintenant, c’est devenu une pure folie. » Mais il en faudrait plus pour ébranler la créatrice qui est déterminée: « Je ne bougerai pas d’ici. C’est ma rue, j’étais là avant tous ces gens et tous ces commerces. J’ai un vrai feu de cheminée dans mon magasin, (ce qui est tout à fait insolite en effet!), ma boutique donne de la joie aux gens, donc je le répète, je ne bougerai pas d’ici! »
Et elle peut compter sur son équipe Lizzie! Formée de passionnés souriants qui portent Tumbleweed comme leur propre projet, il règne ici un esprit de famille chaleureux qui, tout comme la boutique en elle-même, invite à se sentir à la maison.
Le magasin, parlons-en! Un cottage rempli d’objets de décoration et de meubles tous plus beaux et charmants les uns que les autres. Paniers, draps, coussins, lampes, bancs, miroirs, y faire un tour, c’est ressortir la tête remplie d’inspiration et d’idées! Au fond de la maison, un jardin, aménagé façon patio, avec des canapés réalisés par Lizzie et des coussins si accueillants qu’on aimerait pouvoir s’installer ici et y rester pendant des heures.

Un shop définitivement unique dont le style, très Venice Beach, traduit une personnalité formée d’inspirations multiples. Ici, il y a quelque chose de français, tandis que là s’exprime un style shabby qu’on croirait composé d’objets de brocante plutôt chic, « mais jamais précieux! » affirme Lizzie qui revendique le charme simple, chaleureux et cosy de ses pièces.
Vous l’aurez compris, Tumbleweed & Dandelion est véritablement ma boutique préférée de Los Angeles et sans doute la plus spéciale à mes yeux. Je vous recommande de tout coeur d’aller la découvrir lors de votre prochain passage dans la mégalopole américaine. N’oubliez pas de saluer l’équipe de ma part et de m’envoyer un petit MP sur mon Instagram pour me dire ce que vous en aurez pensé!

-> Tumbleweed & Dandelion, 1502 Abbot Kinney blvd, Venice, CA 90291, USA.

1 Comment

  1. Mél Zeiter Reply

    waouh!!!!!! Mon dieu ce lieu fait rêver. Très bon article ma belle. Tout fait envie la dedans hi hi j adore son histoire et les synchronicités qu’a vécues Lizzie. Superbe

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