L’art contemporain n’est pas spécialement mon « truc ». Pas que je n’aime pas, au contraire, mais disons que j’ai une culture très limitée dans le domaine, ce qui ne me permet même pas de citer quelques noms d’artistes et leurs oeuvres célèbres. Néanmoins, il y a un nom que je peux citer (et sans me tromper dans l’ordre des lettres!) c’est Ugo Rondinone. Si cet artiste ne vous dit rien, cela va changer dans 1 minute, quand vous aurez découvert que cet helvète (il est des nôôôôtres!) rayonne mondialement et qu’il est l’auteur de l’une des œuvres les plus visitées de la région de Las Vegas. 

Le mois passé, alors que j’étais en plein milieu de mon séjour à Los Angeles, j’ai eu envie d’aller découvrir, pour de vrai et de près, une œuvre qui ne cesse de m’intriguer depuis plus d’un an : Seven Magic Mountains.
Située sur la route entre Los Angeles et Las Vegas, à 20 minutes précisément de la ville aux casinos et en plein désert du Névada, Seven Magic Mountains s’élève tel un mirage en plein désert. On en viendrait même à se demander si la gueule de bois ne nous précède pas avant notre arrivée dans la ville de la débauche tant la vision de cette édifice paraît surnaturelle.
Mais il n’en est rien. L’oeuvre est simplement fantastique. Un parallèle complètement perturbant entre le paysage désertique où il est posé, et l’euphorie cérébrale dans laquelle nous plonge ses couleurs. Un contraste qui nous prépare sans doute à l’ambiance électrisante de Vegas. Une sorte de transition entre la nature dans ce qu’elle a de plus brut et minimaliste, à la création humaine dans ce qu’elle a, elle, de plus extravagant et démesuré.

L’oeuvre en elle-même se compose de 7 constructions verticales de blocs de pierre peints de teintes fluo, posés les uns sur les autres, en équilibre certain et mesurant environ 7,5 mètres chacune. De loin, on hésiterait entre des totems colorés ou des cairns géants, ces empilements de pierres que l’on voit parfois sur des hauts sommets et qui sont crées par les humains pour laisser une trace de leur passage.
C’est exactement cela qu’Ugo Rondinone, 53 ans et natif de Brunnen, désirait souligner dans la création de cette œuvre : « Je souhaite que les visiteurs contemplent le désert qui les entoure mais prennent conscience de l’intervention humaine dans la nature. »

Situé près du Dry Lake à Jean, le lieu n’a pas été choisi au hasard. Il a été le théâtre d’oeuvres importantes pour le Land Art de l’ouest américain. Auparavant, des artistes comme Jean Tinguely, en 1962, ou Michael Heizer, en 1968, avait déjà exposé des œuvres originales à cet endroit.

Pour Seven Magic Mountains, l’installation a mis plusieurs années à être construite (voir l’impressionnante vidéo ci-dessous) et a pris place à Jean le 11 mai 2016. Initialement, elle devait être fermée et retirée de son emplacement le 11 mai 2018, soit 2 ans plus tard. Cependant, en raison de l’immense succès qu’a remporté son œuvre, l’artiste a demandé un sursis et travaille actuellement à une expansion du projet afin que celui-ci puisse rester visible durant les prochaines années. Le site internet officiel de Seven Magic Mountains garantit en attendant que la pièce d’art sera disponible jusqu’à la fin de l’année 2018 avant d’accueillir les travaux pour l’expansion de celle-ci.

Pour ma part, la vision de ces blocs colorés m’a véritablement impressionnée. Peut-être même transcendée. J’ai trouvé l’oeuvre sublime, particulièrement dans cette nature là. Les reliefs, la hauteur et les couleurs vives contrastent tant avec les teintes pastels et le relief effacé du désert! Cela offre une vision insolite. Et même si on pourrait penser, à la base, que « quand même, c’est vach’ment simple comme concept », ça ne l’est finalement pas tant que ça. Le sens offert à cette contradiction artistique est profond et bouleversant pour celui qui saura le lire.

Si vous passez par Vegas, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

–> Plus d’infos sur le site de Seven Magic Mountains

2 Comments

  1. Pour être une grande adepte de ce genre…Je vois que vous semblez apprécier beaucoup le « land art » puisque la salvation Mountain et la mirage house rentrent également dans cette catégorie ne vous considérez donc pas comme une inculte en la matière cette harmonie entre l’art humain et la nature est effectivement pour moi boheme au possible. .. Merci pour cette belle découverte et toutes mes félicitations pour le pull assorti à l’oeuvre

    • La Vie Bohème Reply

      Bonjour Déborah,
      Votre commentaire, en tant qu’amatrice du genre, me touche au plus haut point. Merci pour votre observation et réaction quant à mon article. Je vous souhaite une magnifique fin de printemps et un été radieux!
      Au plaisir,
      Céline

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